
Décidément, ils n'ont pas fini de faire parler d'eux...

- Concernant Air Caraibes
La compagnie a annoncé l'acquisition d'un A350-900 supplémentaire livrable en 2017 ce qui porte à 7 le nombre d'appareils en commandes (4 A350-900 et 3 A350-1000).
Air Caraïbes, qui a commandé fin 2013 six Airbus A350 (3 A350-900 et 3 A350-1000) pour remplacer et augmenter sa flotte aujourd'hui composée de 5 A330, a décidé d'acquérir un septième A350 (la version 900) dès 2017. Objectif : recevoir 4 A350-900 en rafale, en 18 mois, entre décembre 2016 et juin 2018. Avec ce coup d'accélérateur, la croissance en sièges d'Air Caraïbes Atlantique (l'entité long-courrier du groupe Dubreuil) d'ici à 5 ans ne sera plus de 40% comme cela était prévu mais de 55%.
"Compte tenu des performances de l'A350 et compte tenu du fait que nous ne voyons pas nos concurrents (Air France, Corsair, XL Airways, ndlr) se moderniser, nous avons décidé d'accélérer", explique Marc Rochet à La Tribune et au Monde.
La compagnie vient d'annoncer également 17 millions d'euros de bénéfices en 2014 pour 355 millions d'euros de chiffre d'affaires.
- Le projet sunline
Mais elle annonce aussi la création d'une low-cost long-courrier.... Tout confort (IFE, Wifi, ....) et au départ d'Orly.
Un A330 est en commande et la flotte serait composée des A330 d'Air Caraibes qui quitteront la flotte au fur et à mesure de l'arrivée des A350. XL Airways risque d'avoir un peu chaud, d'autant plus qu'ils ne misent pas sur le confort.
"Nous allons tenter une nouvelle expérience", indique Marc Rochet. Le groupe vendéen va créer une nouvelle compagnie aérienne privée de droit français disposant de sa propre flotte pour attaquer les marchés long-courriers loisirs. Cette compagnie, qui répond au nom de code "Sunline", sera une low-cost long-courrier. La direction souhaite qu'elle décolle d'Orly comme Air Caraïbes, ce qui posera évidemment la problématique des créneaux horaires de décollage, lesquels sont distribués au compte-gouttes en raison du plafonnement de l'aéroport du sud parisien.
"Nous allons essayer d'en faire une low-cost long-courrier, mais je veux être clair, n'écrivez pas qu'on a trouvé le Graal, car une vraie low-cost long-courrier, personne ne sait exactement ce que c'est. En tout cas on va essayer d'avoir des prix plus bas pour vendre des billets moins chers", prévient Marc Rochet.
Alors qu'il se développe en Asie avec des compagnies comme Air Asia X ou Scoot, filiale de Singapore Airlines, le concept de low-cost long-courrier commence à voir le jour en Europe. Après Norwegian, Lufthansa va lancer fin octobre sa filiale low-cost Eurowings sur les vols long-courriers.
Avions biclasses "full video, full Internet"
Cette nouvelle filiale du groupe Dubreuil va débuter avec un avion. Un A330-300 neuf en version 242 tonnes (c'est-à-dire capable de décoller avec une masse maximale de 242 tonnes) a été commandé à Airbus pour une livraison en juin 2017. Il sera équipé de 380 sièges (contre 355 dans les A330 actuels) répartis en deux classes, une classe économique et une Premium Economy (une classe économique améliorée). Une innovation par rapport aux rares low-cost long-courrier sur le marché qui, pour la plupart, ont opté pour une classe affaires et une classe économique.
"Nous ne voulons pas faire quelque chose de cheap. Le pitch (espace entre deux rangées de sièges) sera le même que celui d'aujourd'hui sur Air Caraïbes, autour de 31, 32 pouces, et tous les sièges seront équipés d'un système vidéo et d'un accès à Internet", précise Marc Rochet.
Les destinations restent encore secrètes.
"On attend de voir ce que feront ou pas les concurrents", fait valoir le président du directoire d'Air Caraïbes. Pour l'instant nous visons essentiellement des destinations que l'on ne dessert pas correctement aujourd'hui. Le produit type, c'est la République dominicain. Cette compagnie permettra aussi d'éponger les super pointes de trafic sur les Antilles en hiver. Mais il faudra aller plus loin que l'arc caraïbéen, c'est clair", explique Marc Rochet.
Air Caraïbes sortira donc de sa zone pour explorer de nouveaux territoires. Un peu comme l'imaginait le groupe Dubreuil lorsqu'il planchait sur la reprise de Corsair. Selon un observateur, les Etats-Unis ou le Canada ont le potentiel pour être desservies par ce type d'opérateurs.
Très vite, au fur et à mesure que les A350 entreront dans la flotte d'Air Caraïbes pour remplacer les A330, un certain nombre de ces derniers devrait rejoindre la nouvelle compagnie dont le nom n'a pas encore été arrêté. Cette compagnie a vocation à produire des heures de vol à des coûts rarement observés sur le marché long-courrier français.
Création d'une nouvelle structure
Pour y arriver, outre une distribution de billets fortement focalisée sur Internet, cette compagnie sera logée dans une structure nouvelle, filiale du groupe Dubreuil. Le groupe vendéen veut en effet partir d'une feuille blanche pour définir les conditions de travail et de rémunération des employés de cette nouvelle compagnie afin d'atteindre un niveau de productivité des navigants plus élevé que celui d'Air Caraïbes. Là aussi la démarche ressemble à celle prévue lors du rachat de Corsair.
"Les pilotes d'Air Caraïbes volent 750 heures par an. L'objectif est que les pilotes de cette nouvelle compagnie volent 800 heures», explique Marc Rochet, précisant que cela représentait deux aller-retours de plus sur les Antilles par an.
Une centaine d'embauche
Les pilotes A330 d'Air Caraïbes auront donc le choix de rester au sein d'Air Caraïbes en passant sur A350 ou de rester sur A330 mais en allant voler dans la nouvelle compagnie. la création de ce nouveau transporteur va nécessiter l'embauche d'une centaine de personnes.
D'ici à 2020, le pôle aviation du groupe Dubreuil devrait donc compter 10 ou 11 appareils long-courriers et devrait transporter plus de 1,5 millions de passagers contre 860 000 aujourd'hui (auxquels il faut ajouter 368 000 passagers sur le réseau régional, assurés par trois ATR).
Source : Air Caraibes défie Air France, La Tribune :
http://www.latribune.fr/entreprises-fin ... 86515.html